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L'utilisation massive de technologies numériques, tout en ouvrant un immense champ de nouvelles opportunités, suscite des phénomènes de surcharge cognitive, de fragmentation attentionnelle, d'atrophie du vécu corporel de la pensée et de la communication, et parfois d'addiction, qui vont en s'amplifiant, génèrent un mal-être grandissant, et devant lesquels nous sommes démunis. Mais en l'absence d'une connaissance détaillée de l'expérience vécue associée à nos processus cognitifs, il est très difficile d'évaluer précisément comment l'usage des nouvelles technologies les transforme.

Comparer des descriptions précises de l'activité de lecteurs traditionnels et de "lecteurs digitaux" permettrait par exemple de vérifier si l'utilisation de supports numériques favorise une lecture superficielle, non linéaire, fragmentée, nuisible à la compréhension profonde et à la mémorisation du texte, comme différentes études semblent le montrer. Le même type d'approche pourrait être appliqué aux processus d'expression et de compréhension, dans différents types de situations de communication, non médiées ou médiées par des dispositifs plus ou moins "riches" sensoriellement, de manière à évaluer, par exemple, les effets de la dissociation entre communication et présence corporelle. Comprendre l'impact des technologies numériques sur nos processus cognitifs permettrait d'accompagner cette évolution de manière pertinente, d'identifier et prévenir les risques possibles, et de concevoir une nouvelle génération d'outils numériques qui nous encouragent à penser de manière profonde et créative. 

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